Le réveil n’a pas sonné ! Il me reste 25 min pour me lever, me doucher, réveiller les enfants, faire le petit déjeuner, préparer les cartables et prendre la route de l’école, le tout en évitant les jouets soigneusement disposés au sol par mes enfants sadiques.
Dans ma tête, c’est possible… je suis même plutôt large. Dans la réalité c’est un fiasco total : Tout commence avec un grand jeté hors du lit.

Décomposons le mouvement en slow motion : dégagement de la couette de la main gauche vers l’intérieur du lit, je n’ai pas vu le chat qui dormait paisiblement à côté de moi, résultat : un vol stationnaire félin autour de la chambre dans un rugissement bestial.

Accélération. Premier pied qui sort du lit qui vient écraser la tablette posée au sol la nuit dernière. Un léger craquement très rassurant vient accompagner le cri du chat toujours en orbite dans la chambre.

Accélération. Douche rapide et froide. Ça revigore, ça réveille et ça coute moins cher. Que d’avantages !

Accélération. Un enfant debout. Magnifique. L’autre doit être tiré du lit grâce à une ruse parental de haut vol : les crèpes. Je n’ai pas eu le temps d’en faire mais ça, il ne le découvrira qu’en arrivant en bas, habillé et lavé. Vous vous dites, mais cette personne est affreuse. Et vous avez sans doute raison mais que ne ferait-on pas pour quelques secondes de gagnées ?

Accélération. Petit déjeuner (équilibré… pas de crêpes!) ingurgité en vitesse, nous sommes prêts à partir.

Accélération. Embouteillage après 26 mètres. C’est le jour du ramassage des poubelles. Comme tous les jours où je suis en retard. Etrange.

Accélération. J’arrive à ma destination finale. Et là, flashback… mon réveil n’a pas sonné parce que mon portable était déchargé. Il est sans doute en orbite avec le chat.

C’est à ce moment précis que l’on peut savoir si nous sommes atteint ou non de nomophobie.

Un peu d’histoire

Le mot nomophobie est apparu pour la première fois en 2008 au Royaume-Uni dans une étude de YouGov (Organisation de recherche). Cette étude avait pour objet les angoisses subies par les utilisateurs de téléphones mobiles. Le terme est le résultat de la contraction de l’expression anglaise “NO MObile-PHone phOBIA” et désigne la peur excessive d’être séparé de son mobile ou de ne plus pouvoir s’en servir.
En 2017, la nomophobie fait une entrée discrète dans le dictionnaire accompagnée des mots “émoji” et “youtubeur”.

L’angoisse

Pas de téléphone et les questions se bousculent. Comment est-ce que je vais passer le reste de ma journée sans téléphone? Il faut que je prévienne quelqu’un mais je fais comment ? On va tenter de me joindre, je ne pourrai pas répondre, je n’écouterai mes messages que ce soir. On va s’inquiéter.
Mais la seule et véritable question à se poser : Comment faisait-on avant ? Il est tout à fait possible de se séparer de son téléphone une journée mais il fait tellement partie de notre quotidien qu’il est comme une mauvaise habitude : on a beaucoup de difficulté à s’en débarrasser ! Dites-vous qu’on a tous un peu de nomophobie en nous mais pour la grande majorité d’entre nous, cette peur n’est que passagère et vous vous sentirez (presque) mieux qu’avec votre téléphone.